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Country Life ou la flânerie rurale, chefs-d'œuvre de la collection Mellon


Théodore Géricault, Jockey montant un cheval de course, vers 1821-1822 ©NB

Le Musée de la Chasse et de la Nature, dans le cadre de sa nouvelle exposition « Country Life », questionne l’essor des sports équestres et l’évolution du goût pour la campagne aux premières lueurs de la révolution industrielle. Issu de la culture britannique, ce « moment clé » de la civilisation occidentale est intimement lié à l’émergence de nouvelles classes bourgeoises ayant à cœur de faire de la campagne un lieu de villégiature de choix. Entretenant la vision d’une nature idéalisée, ces nouvelles élites urbaines investissent un territoire jusqu’alors étranger.

Selon ce nouveau modèle, l’animal domestique, le cheval et de manière générale les paysages ruraux, gagnent une valeur récréative. 


Lié à une certaine tradition anglaise et attaché à ce mode de vie, Paul Mellon (1907-1999) a collectionné toute sa vie et rassemblé des œuvres traduisant cet attachement. Fils unique d’Andrew Mellon, magnat de l’industrie et de la finance américaines, il est l’un des plus grands collectionneurs d’Art et mécènes du xxe siècle.


41 œuvres de la collection du milliardaire prennent ici place dans une scénographie originale. Cette dernière, évoquant l’écurie de son domaine d’Oak Spring, a été réalisée avec le concours d’Antoine Platteau, chef décorateur de la maison Hermès. Les box de cette écurie, en plus de créer une certaine intimité, favorisent un classement par thèmes.  Ainsi, les chevaux peints par Stubbs, Delacroix ou Degas s'installent discrètement au sein de ces espaces. 


George Stubbs, Portrait d'Hyena à Newmarket accompagné de son lad Jerison Shafta, vers 1765-1767 Huile sur toile, 101,9 x 127,3 cm ©NB

L’exposition invite le spectateur à découvrir la sporting painting,  genre de l’Ecole anglaise explorant les nouveaux sports équestres. En lien avec la Révolution industrielle, courses et autres chasses à courre connaissent en effet un fort développement. L’industrie naissante, au travers de machines ou chevaux à vapeurs, surpasse en tout point la force animale. Le cheval acquiert dès lors une fonction plus axée vers le divertissement.



Gustave Caillebotte (1848-1894) Canotier ramenant sa périssoire, 1878 Huile sur toile, 73,7 x 92,7 cm ©NB

Au cœur d’un courant d’anglophilie caractérisant le XIXe, les peintres français, notamment impressionnistes, ne sont pas pour autant oubliés. S’étant également emparés de la campagne, ceux-ci témoignent d’un autre aspect de cette vie rurale. Au travers de leurs œuvres, Caillebotte (ci-contre) ou encore Monet évoquent les loisirs de plein air et les théories hygiénistes d’alors.

La promenade intime proposée par Platteau s’articule autour d’œuvres d’artistes majeurs. Du British Art du XIXe siècle au Post-Impressionnisme, de Géricault à Delacroix, de Stubbs à Degas, en passant par Monet, Caillebotte et Bonnard, l’exposition révèle l’intérêt de ces peintres et collectionneurs pour la « Country Life » et une certaine Anglomanie. L’accent est mis sur l’oeuvre de George Stubbs, ayant donné ses lettres de noblesse à la Sporting painting.


Le Musée de la Chasse et de la Nature présente véritablement une exposition intime et instructive invitant à une certaine flânerie rurale. En immersion dans un lieu feutré et hors du temps, le visiteur découvre une campagne idéalisée invoquée par cette Sporting Painting. 



 

Les oeuvres de l'article, dans l'ordre:

- Théodore Géricault, Jockey montant un cheval de course, 1821-22

- George Stubbs, Portrait d'Hyena à Newmarket accompagné de son lad Jerison Shafta, vers 1765-1767

- Gustave Caillebotte, Canotier rapprochant sa périssoire, 1878

 

Musée de la Chasse et de la Nature

62 rue des archives, 75003 PARIS


Exposition "Country Life, chefs d'oeuvre de la collection Mellon" jusqu'au 2 décembre 2018.


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